Peur sur les marchés : comme un air de 2008… En pire ?

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Italie figée, Etats-Unis fermés aux Européens, BCE en panne d’inspiration…Le coronavirus a semé la panique sur les Bourses mondiales, mais avec une ampleur sans précédent. En 3 semaines, le CAC 40 a déjà perdu le tiers de sa valeur : stop ou encore ?

«On croirait revenir à l’époque de Lehman Brothers !». Marc Touati, économiste et fondateur d’ACEDEFI, fait aujourd’hui figure de vétéran. La faillite de la banque d’affaires, symbole de la crise des subprimes, il l’avait vécue aux premières loges. Mais cette fois, la chute des Bourses est encore plus violente que ce qu’il avait prévu : -12% pour le CAC 40, rien que sur la séance de jeudi. Une glissade historique. Pour lui, et au train où vont les choses, «on va à la cave» sur l’indice parisien. Traduisez : sous les 4000 points, et pour un certain temps. Car il a suffi que Donald Trump interdise, pour un mois et sans concertation, l’entrée des Etats-Unis aux ressortissants Européens, pour que la crise du coronavirus prenne une nouvelle tournure, encore plus pénalisante pour l’économie mondiale. Après l’Italie, c’est donc toute la zone euro qui se retrouve mise à l’index.

Pour Véronique Riches-Florès, qui surveille la situation comme le lait sur le feu, le choc est d’autant plus rude que «le coût économique de cette épidémie est encore très difficile à chiffrer». L’économiste de RF Research estime toutefois qu’il sera «considérable», au point de remettre en cause l’idée d’une hausse continue des Bourses grâce à des taux toujours plus bas. La différence par rapport à 2008 ? «A ce moment-là, on avait des réserves» se souvient Véronique Riches-Florès, «la première, c’était la Chine qui nous avait tiré de la récession. Mais aujourd’hui, c’est le flou total !».

Alors si la Chine elle-même flanche, à qui s’en remettre ? Une fois de plus, les banques centrales vont venir à la rescousse, mais avec des marges de manœuvre nettement plus réduites, notamment pour la Banque centrale européenne dont les taux sont à zéro depuis des années. La BCE qui a pris de court les marchés en ne baissant pas ses taux, accélérant ainsi la chute des indices : pour ce qui est de rassurer, c’est raté ! L’institution, désormais dirigée par Christine Lagarde, a préféré cibler les banques avec des prêts à taux avantageux, et accélérer son programme de rachat d’actifs pour injecter des liquidités dans l’économie.

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