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La crise du coronavirus a fait chuter les Bourses de près de 30%
Nous abordons le deuxième épisode de notre série « comprendre les crises majeures » – avec, aujourd’hui, le concept de contagion (c’est le moment ou jamais…).
Nous avons vu dans le premier article que cette crise économique majeure s’inscrit dans un contexte d’économie de guerre (rationnements, restrictions de mobilités, crises conjointes de l’offre et de la demande).
Il ne s’agit pas seulement d’une crise financière comme en 2000-2001 (surendettement télécoms), en 2007-2008 (subprime et Lehman) ou en 2011-2012 (dettes souveraines périphériques de la Zone euro).
Phénomène de contagion
En réalité, l’histoire des crises des marchés financiers et de leur amplification depuis une vingtaine d’années ne peut absolument pas être comprise si l’on s’en tient aux purs fondamentaux.
Il faut intégrer les phénomènes de contagion entre actifs financiers et de ventes forcées pour des raisons commerciales, prudentielles, réglementaires ou comptables. On comprend dès lors mieux pourquoi une crise dans un secteur donné ou un pays donné, ou encore concernant une institution financière, se transforme en crise financière mondiale.
On a découvert depuis 2007 que l’activité bancaire était systémique en ce sens qu’elle pouvait avoir des conséquences dramatiques sur la stabilité du système économique d’un pays ou d’un groupe de pays.
Ces risques systémiques ont été renforcés par des phénomènes de contagion (désolé pour ce terme qui est souvent utilisé en économie et en finance et qui finalement devrait être réservé à la situation actuelle) et de mimétisme qui transforment une crise locale en crise globale.
Les explications sont les suivantes :
– sophistication et complexité de certains instruments financiers avec toujours plus d’innovations financières et d’effets de levier pas toujours maîtrisées par les régulateurs ;
– mondialisation, et interactions entre les acteurs avec des risques permanents de crise systémique potentielle ;
– normes comptables et prudentielles pro-cycliques, c’est-à-dire qu’elles peuvent accentuer les périodes de dépression ou, à l’opposé, le gonflement des bulles. Ceci crée des risques permanents de crise de solvabilité pour tous les acteurs (entreprises, ménages, Etats…) lorsque les bulles éclatent et que les prix d’actifs financiers surévalués se retournent violemment. Ou pire, lorsqu’un cygne noir survient comme aujourd’hui avec le choc du coronavirus. Ceci étant, nous allons forcément assister dans les mois qui viennent à un assouplissement considérable des normes comptables et prudentielles compte tenu de la forte dégradation anticipée de la solvabilité des banques.
La surréaction des marchés boursiers à la baisse s’explique par le fait que nombre d’intervenants (banques, investisseurs institutionnels, hedge funds…) sont obligés de vendre parce qu’ils sont confrontés à des besoins de liquidités pour des raisons diverses et variées ;
– respect de ratios réglementaires ;
– seuils atteints sur stop loss ;
– anticipations de demandes de cash de la part de clients ;
– raisons comptables car, dans le cadre du pilotage de leur compte de résultats semestriel et surtout annuel, on voit très souvent des investisseurs ou banques vendre des actifs sains sur lesquels ils peuvent encore réaliser des plus-values qui viendront financer les moins-values latentes ou réalisées sur d’autres actifs.
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