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Les autorités publiques ne toléreront pas le retour de la déflation, ce vestige d’une ère où nous nous n’étions pas encerclés par des hordes de zombies surendettés. Le retour de l’inflation est-il pour autant certain ? Et surtout, quel serait le comportement du cours de l’or dans un tel environnement ?
Hier, nous avons vu que Ronald Stöferle est d’avis que l’inflation nous attend au coin du bois. Est-ce si certain ?
Inflation : les crépitements de hausses de prix finiront-ils par mettre le feu aux poudres ?
L’inflation peut avoir 2 origines :
- Une déconnexion entre l’offre et la demande (plus de demande que d’offre), auquel cas on a une hausse de prix conjoncturelle et cantonnée à un secteur donné :
- Un écart entre la monnaie nouvellement créée et la production de richesse afférente, auquel cas l’inflation est structurelle et plus généralisée.
Dans un cas comme dans l’autre, il faut que la vitesse de circulation de la monnaie augmente pour qu’il y ait hausse des prix.
De nombreux facteurs jouent cependant en faveur de l’inertie de la monnaie, et plaident pour un simple sursaut temporaire du taux d’inflation lorsque nous serons « déconfinés », plutôt que pour un dépassement durable des cibles d’inflation des banques centrales :
- L’écoulement du prix du pétrole ;
- L’augmentation du taux de chômage qui va rendre beaucoup plus difficile les revendications salariales ;
- Enfin et surtout, l’inquiétude de la population vis-à-vis de la retraite et de la période de dépendance qui s’ensuit, lesquelles forcent les particuliers à se constituer un matelas d’épargne de précaution aussi douillet que possible. Le vieillissement de la population dans son ensemble ne fait bien sûr qu’accroître ce phénomène.
Cependant, comme le rappelle Jean-Marc Daniel, il n’en reste pas moins que, comme « quand on met vraiment trop de monnaie en circulation, on créé des pressions inflationnistes, et c’est authentifié par le […] principe de 9 de Nicholas Gregory Mankiw. »
Pour ceux qui n’auraient pas leur précis d’Economie sous la main, il s’agit du principe selon lequel « Les prix augmentent lorsque la Banque centrale imprime trop de monnaie. » Et par « trop de monnaie», il faut entendre une situation dans laquelle on créé de la monnaie sans créer de richesse.
A ce stade, il ne me semble pas inutile de vous proposer ce graphique qui confronte le taux de croissance réel du PIB aux Etats-Unis (en bleu) au bilan de la Fed (en rouge), et vis-à-vis duquel je m’abstiendrai exceptionnellement de faire tout commentaire.
Mais tout cela ne nous dit pas à quoi nous attendre si la stabilité des prix venait à disparaître, et que nos économies devaient affronter la peste de la déflation ou le choléra de l’inflation.
L’or dans un environnement inflationniste
Dans de précédents articles, j’ai expliqué pourquoi la bulle obligataire qui s’est formée depuis les années 1980 sur les dettes d’Etats est la mère de toutes les bulles. Sur celle-ci est ensuite venue se greffer notamment la bulle de la dette corporate, c’est-à-dire la bulle de la dette des entreprises.
Le graphique ci-dessous illustre l’explosion entre 2012 et 2020 du stock de dette mondial qui se trade à taux négatifs. Aux dernière nouvelles, 14 000 Mds$ de titre de créances représentent donc une perte certaine, soit le PIB combiné de l’Allemagne, du Japon, de l’Inde et de la Grande-Bretagne – un phénomène quasi inexistant jusqu’à fin 2014.
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