Ça sent l’impôt sur l’épargne, en France

Un impôt sur l’épargne pour « financer la relance » ? Voilà une idée qui traîne avec d’autant plus d’insistance que la commission des finances du Sénat a consacré une longue audition sur le sujet la semaine dernière. Le principe est simple : à cause du confinement, les Français ont été forcés d’épargner 200 milliards € en 2020. Et si l’Etat les récupérait par l’impôt pour les réinjecter dans l’économie ? Certains sénateurs socialistes n’ont aucun complexe à le réclamer au gouvernement. Mais ils ne sont pas les seuls… et les projets d’impôts nouveaux commencent à fleurir. Attention au livret A et à l’assurance-vie, l’Etat s’y intéresse de près.

Le printemps n’est pas encore arrivé, mais beaucoup proposent déjà de semer des impôts pour récolter une relance économique, selon une vieille lune française qui consiste à croire que l’Etat fera de meilleurs placements que les épargnants eux-mêmes en récupérant directement l’épargne sur les comptes du Trésor Public. L’explosion des déficits depuis vingt ans en est la preuve vivante !

Voici un point de ce que l’on sait pour l’instant sur le sujet.

Le Sénat pose officiellement la question de la « relance »

C’est aussi une spécialité nationale : on ne manque jamais de prétexte pour expliquer que l’argent des particuliers est mieux utilisé dans les caisses de l’Etat que dans les bas de laine. Le prétexte du moment s’appelle la relance. Le Sénat a organisé une table ronde particulièrement instructive la semaine dernière (on peut en revoir la vidéo complète ici) dont le titre était « Comment orienter et mobiliser l’épargne financière des ménages pour soutenir la reprise ? »

Pour les sénateurs socialistes, « orienter l’épargne » signifie forcément taxer les 200 milliards mis de côté pendant les confinements de 2020. Pour l’instant, la Direction Générale du Trésor (en la personne de son directeur Emmanuel Moulin, dont nous reproduisons ci-dessus l’intervention relative au livret A) explique qu’aucune hausse d’impôt n’est prévue. Mais…

Bercy réfléchit à la question

Bruno Le Maire et ses sbires ne cachent pas leur volonté de « tracer », de « flécher », d’ « orienter », de « mobiliser » l’épargne, tous mots qui sonnent dans l’oreille de l’épargnant comme l’annonce de futurs impôts. On écoutera les propos d’Emmanuel Moulin pour comprendre qu’une longue liste de dispositifs incitatifs ne suffit pas… et que le livret A est « très bien rémunéré », ce qui signifie, en langage bercyen, « trop bien rémunéré ».

Le premier impôt qui devrait intervenir sera donc, probablement, la baisse de rémunération des livrets, en attendant d’autres solutions plus coercitives.

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