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L’Autorité bancaire européenne a prévenu le secteur bancaire afin qu’il se prépare à une probable forte hausse des prêts impayés en 2021, dans le sillage de la crise du Covid-19. Pour Dominique Garabiol, ancien banquier et spécialiste de la finance, «l’alerte maximale» n’est pas encore déclenchée. Mais demain?
Les banques européennes sont-elles en danger?
S’il est encore trop tôt pour connaître l’ampleur du risque, l’Autorité bancaire européenne (EBA) les a appelées à se tenir prêtes à vivre des jours difficiles. C’est en substance le message que le régulateur bancaire européenne a voulu faire passer après avoir consulté les bilans de 130 grandes banques européennes au deuxième trimestre 2020.
«L’incertitude économique demeure, la profitabilité n’a jamais été aussi faible et il y a plusieurs signes avancés d’une détérioration de la qualité des actifs», a prévenu l’EBA.
Si le repli de 10% du total des créances douteuses de «niveau 3» –qualifiées de «toxiques»– sur un an (500 milliards d’euros) fait office de bonne nouvelle, le diable se cache dans les créances de «niveau 2». Ces dernières sont toujours remboursées, mais sont cataloguées comme «risquées». Et elles ont progressé de… 23% sur un an. Le montant total des créances de «niveau 2» atteint 1.200 milliards d’euros dans les bilans des banques européennes.
On a tendance a se cacher derriere son petit doigt mais il est aussi vrai que les mesures de soutien sont encore nombreuses…⚡
Les autorités européennes appellent les #banques à se préparer au pire cc @accenturefrancehttps://t.co/DiJCfv6g3l— Ludovic Tran (@tntludo) December 15, 2020
Pour Dominique Garabiol, professeur associé à Paris VIII et ancien directeur de banque, il convient de ne pas de céder à la panique:
«L’EBA joue son rôle de prévention de la dégradation du système. Elle avait déjà émis une alerte au moment du premier confinement au printemps dernier.»
La crise économique inédite qui frappe la planète met fortement à contribution les banques, qui sont poussées à aider l’économie à se relever tout en assumant de gros risques. Pour le moment, les politiques de soutien des États jouent leur rôle. Mais ces dernières finiront par prendre fin. L’espoir de l’arrivée prochaine d’un vaccin efficace contre le Covid-19 est dans toutes les têtes.
1.200 milliards d’euros de créances «risquées»
«La crise a mis une forte pression sur le bilan des banques. Elles ont déjà prévu des provisions pour pertes sur crédits sans commune mesure avec la décennie précédente, afin de couvrir leurs crédits non performants en 2021», explique aux Échos Sébastien Lacroix, directeur associé chez McKinsey.
L’expert souligne que «l’économie est sous perfusion». «On est en train de repousser le tas de sable à 2021 et 2022. Les risques de pertes sur créances seront donc la principale priorité des dirigeants bancaires européens», ajoute-t-il.
«Dans le cadre de la crise, les autorités se sont mises d’accord avec les banques afin de mettre en place des moratoires sur certains prêts. Elles ont accepté des différés de remboursement. Prévus pour d’abord quelques mois, ils ont été prolongés jusqu’en 2021», analyse Dominique Garabiol, également ancien adjoint de direction à la Banque de France.
Pour l’ancien banquier, cette situation fait mécaniquement augmenter le total des prêts dangereux.
Avec ce régime exceptionnel de l’#EBA sur les moratoires, les #banques pourront de nouveau accorder des différés de remboursement à leurs clients impactés par la crise #COVID19
// #bearmarket#croissance#regtech
https://t.co/FYhl8zuOiz— Christophe Paillard (@chr_paillard) December 2, 2020
D’après l’EBA, 7,5% du montant total des prêts accordés aux particuliers et aux entreprises étaient sous moratoire à la fin juin, ce qui représente la rondelette somme de 870 milliards d’euros. Un sacré pactole qui soulèvera de nombreuses questions quand ils arriveront à échéance.
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