Hausse des prix, accès au crédit, pénurie de logements : menaces sur les acheteurs

Certes, la majorité des professionnels salue pour l’instant la “résilience” du marché immobilier face à la crise sanitaire. Toutefois, les transactions pourraient devenir de plus en plus difficiles à concrétiser pour les acheteurs en 2021. Voici pourquoi.

Jusqu’ici, tout va (à peu près) bien. Tel est l’état d’esprit communiqué par la plupart des agents immobiliers en ce début d’année. Pour l’exercice 2020, ils se félicitent ainsi des volumes de transactions restés relativement élevés malgré la crise. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) estime ainsi à 980.000 le nombre de transactions réalisées, contre 960.000 à 990.000 selon l’estimateur en ligne Meilleurs Agents, ou 950.000 d’après le réseau Century 21, plus prudent.

Il faudra encore attendre quelques semaines le décompte des notaires pour connaître le chiffre définitif des transactions signées. Néanmoins, dans tous les scénarios, les professionnels estiment avoir “limité la casse”, malgré plusieurs semaines cumulées de confinement. Pour rappel, en 2019, 1.065.000 transactions étaient enregistrées par les notaires. Il s’agissait alors d’une année record pour le marché de l’ancien. “Le bilan est bon. Il serait indécent de se plaindre quand on voit les restaurateurs ou d’autres professions en difficulté”, positivait ainsi le président de Century 21, Laurent Vimont, début janvier.

Bref, tout irait donc plutôt bien… en apparence. Car derrière ces bons chiffres se cachent plusieurs bombes à retardement. La montée du chômage quasi-certaine, par exemple, en est une. Mais il faut aussi parler de l’exclusion de plus en plus claire d’une partie des ménages modestes de l’accès au crédit et des catastrophes évidentes à venir sur le logement neuf. Et tout cela avant même d’évoquer les prix qui, malgré quelques baisses possibles ici et là, resteront certainement élevés dans la plupart des métropoles… Voici les raisons pour lesquelles le marché immobilier risque de devenir très difficile pour les acheteurs en 2021.

  • Des prix qui baisseront peu ou continueront de grimper dans beaucoup de villes

En 2020, les prix moyens ne se sont pas effondrés. Bien au contraire. C’est ce que rapportent tous les grands réseaux et observatoires du secteur. Vous allez le voir – et c’est habituel – les estimations varient d’un référentiel à l’autre. Mais dans tous les cas, elles montrent unanimement que les prix ont globalement continué de grimper, crise sanitaire ou non.

Concernant les évolutions pour 2021, ces mêmes grands acteurs sont beaucoup plus divisés. Certains anticipent encore des hausses de prix, certes plus faibles que l’année dernière. D’autres prévoient de légères baisses… C’est le cas par exemple de Meilleurs Agents. Le leader de l’estimation immobilière en ligne, dans une note de conjoncture publiée en décembre, table ainsi sur des diminutions moyennes de prix de 1% sur l’ensemble du territoire. D’après le groupe, dans certaines grandes villes, les prix devraient aussi légèrement reculer. Cela pourrait être par exemple le cas à Nice, à Montpellier, voire Bordeaux… Et cela même si par ailleurs, les prix continuent encore de grimper dans de nombreuses villes moyennes.

En novembre dernier, les notaires franciliens annonçaient un premier recul des prix à venir à Paris. Et ils constatent effectivement en janvier de (timides) baisses sur les derniers avants-contrats. Signe que leurs prédictions se confirmeraient pour le cas particulier de la capitale… Pour autant, la Fnaim, le plus grand syndicat professionnel du secteur, mise de son côté sur une inertie globale des prix en 2021. “Les prix devraient rester stables, à l’exception des grandes villes, où des baisses sont attendues sur certains secteurs”, résumait ainsi son vice-président Loïc Cantin, en janvier. Des secteurs comme Paris donc, un peu délaissée au profit de ses environs plus verts et moins chers.

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