Investir en groupement forestier : GFI et GFF

Les forêts constituent un investissement intéressant à plusieurs titres : il s’agit d’actifs tangibles qui ont prouvé leur résilience en période de crise (chiffres à l’appui dans cet article), elles rapportent des revenus récurrents d’une année sur l’autre (ventes du bois et droits de chasse), elles offrent des perspectives de valorisation, ainsi que des avantages fiscaux notables (dont la réduction de 25 % d’impôt sur le revenu). Ainsi, les forêts peuvent avoir toute leur place dans un patrimoine équilibré.

En pratique, investir directement dans une forêt est très onéreux et il faut être compétent pour la gérer soi-même. Ainsi, les groupements forestiers (GFF et GFI) ont été créés dans le but de rendre accessible l’investissement dans les forêts(dès 5 000 €), tout en diversifiant sur un parc forestier complet (des dizaines de forêts) et en délégant la gestion à des professionnels. Nos lecteurs les plus fidèles auront fait le parallèle avec les SCPI, qui permettent d’investir dans des parts d’un parc immobilier (des dizaines d’immeubles), pour diversifier et déléguer la gestion.

Notre article vous explique pourquoi et comment investir en groupement forestier (GFI plutôt que GFF, on expliquera pourquoi), avec quelle fiscalité et quels avantages. Enfin, nous présenterons le GFI de France Valley, leader du marché forestier.

SOMMAIRE

  • Pourquoi investir dans les bois et forêts ?
  • Présentation des groupements forestiers d’investissement (GFI)
  • Fiscalité et avantages fiscaux des groupements forestiers
  • Comment investir en GFI ? Avis France Valley

Pourquoi investir dans les bois et forêts ?

Globalement en France, la plupart des épargnants alloue son épargne dans des fonds euros pour la sécurité, et des actions et de l’immobilier pour l’investissement à long terme. Il s’agit d’une allocation patrimoniale classique. Mais les épargnants plus « patrimoniaux » peuvent ajouter des actifs plus atypiques, pour diversifier sur des actifs tangibles pouvant faire figure de valeur refuge sur du long terme, ou bien encore dans un souci d’optimisation fiscale au moment des successions (notamment avec les forêts). Ainsi, l’investissement en or et l’investissement en groupement forestier ont la cote.

Au-delà de l’utilité écologique et économique, un investisseur choisira d’investir dans les groupements forestiers pour obtenir des revenus réguliers, valoriser son patrimoine et obtenir des avantages fiscaux. Explications.

Un investissement socialement responsable

Les bois et forêts, c’est 30 % du territoire français et 10 % du territoire européen. Non seulement une ressource écologique essentielle (poumon de la France), le bois est aussi une matière première importante. En effet le bois a de nombreuses fonctions : matériau de chauffage et de construction, papèterie, ameublement, etc. Et c’est un secteur économique qui représente 450 000 emplois. Ainsi, l’investissement en groupement forestier fait partie des investissements socialement responsables (ISR). Car l’exploitation des forêts demande de l’entretien, du reboisement (la sylviculture) et contribue au maintien de la biodiversité.

Étonnamment, la France est importatrice de bois, malgré une ressource naturellement très présente sur notre territoire. Donc l’État encourage l’investissement dans nos forêts (via les groupements forestiers) en accordant des avantages fiscaux aux investisseurs, comme on l’expliquera par la suite. Ainsi, c’est également un investissement utile au pays, pour viser l’autosuffisance et éviter d’importer.

Les revenus : rendement des groupements forestiers

Concrètement, que gagne t-on lorsqu’on investit dans des forêts ? En pratique, l’investissement se fait dans un « groupement forestier » qui est propriétaire d’un parc de forêts et les gérants du groupement proposent d’investir dans des parts. Et lorsqu’un épargnant a des parts dans un groupement forestier (GFF ou GFI, on détaille plus loin), il devient associé et détient une partie du patrimoine du groupement. Donc l’investisseur reçoit une quote-part des revenus issus de l’exploitation de la forêt.

Quels sont ces revenus ? Il s’agit en majorité de la vente de bois coupé et de droitsde chasse. En pratique, la coupe d’arbres et la plantation font partie du cycle naturel de la vie et de l’entretien des forêts. Ainsi, on ne récolte que 60 % de l’accroissement naturel des forêts, donc les forêts continuent de s’étendre. Historiquement, le rendement est régulier et plutôt stable dans le temps : entre 1 % et 2 % par an. Ainsi, le rendement est modéré mais relativement sûr et avec une faible volatilité (car lissé sur plusieurs forêts du groupement), selon les coupes de bois et l’évolution du cours des essences des bois.

Valorisation du patrimoine et protection contre l’inflation

La rentabilité de l’investissement en groupement forestier ne se fait pas que sur les revenus perçus, mais aussi sur l’évolution du prix des parts (la valeur des forêts). Tout comme la rentabilité d’un investissement immobilier se fait via les loyers reçus et l’évolution des prix immobiliers. En 2020, le prix de l’hectare de forêt a progressé de 2,3 %.

La valeur des forêts a tendance à progresser (voir le graphique plus bas) par l’effet cumulé de :

  • la densification des forêts, car le bois est coupé à un rythme plus lent que la pousse des arbres ;
  • l’évolution du prix de l’hectare, en fonction de l’offre et de la demande.

Enfin, la forêt en tant qu’actif tangible a tendance à offrir une bonne protection contre l’inflation.

Actuellement, le prix moyen en France est de 4 300 € par hectare, mais une belle forêt de chênes par exemple peut dépasser 15 000 € par hectare.

Une faible volatilité du marché forestier. Valeur refuge ?

Le marché forestier est déconnecté des marchés financiers et immobiliers. Donc il a tendance à ne pas être sensible aux crises économiques et financières. Par exemple, en 2018 le prix du bois a augmenté de 9 % et le prix moyen d’un hectare de forêt a augmenté de 3 %. Dans le même temps, les marchés actions baissaient d’environ 10 %.

Pendant le COVID-19, les forêts n’ont pas fermé leurs portes, contrairement aux entreprises et à l’immobilier commercial qui ont fait souffrir les actionnaires et les investisseurs immobiliers. Et les arbres n’ont pas dû se confiner des mois par peur d’être contaminés, les forêts sont naturellement en télétravail. Ainsi, les arbres ont continué de pousser, imperturbables.

Le marché forestier est peu volatil, c’est à dire que l’amplitude des variations de prix est faible. Et même au cours de krachs boursiers, on constate que le prix des forêts varie peu! Cf le graphique ci dessous. Ce qui lui vaut le qualificatif de valeur refuge.

Globalement, entre 1998 et 2015, on constate sur ce graphique que le prix de l’hectare de forêt a progressé avec peu d’à-coups, malgré une tempête mémorable en 1999 et la crise financière de 2008. Ceci dit, le prix de l’hectare peut également baisser, la hausse n’est pas garantie (les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps).

Défiscaliser grâce à l’investissement dans les groupements forestiers

En plus des revenus procurés et des perspectives de valorisation du patrimoine, les groupements forestiers permettent de défiscaliser. En effet, les avantages fiscaux sont de trois ordres :

  • Réduction d’impôt sur le revenu : à hauteur de 25 % de la somme investie. Et on peut répéter l’opération tous les ans.
  • Exonération d’Impôt sur le fortune (IFI) : les parts du groupement forestier ne sont pas imposables à l’IFI. Alors que les investissements immobiliers entrent dans l’assiette d’imposition à l’IFI.
  • Exonération partielle de droits de succession : les parts de groupement forestier transmises aux héritiers sont exonérées à hauteur de 75 % de leur valeur. Plus exactement, de la valeur investie en actifs forestiers (pas d’exonération sur la trésorerie du groupement).

Ceci dit, s’il y a des avantages fiscaux, c’est aussi parce qu’il y a des contreparties. Notamment l’investissement forestier s’inscrit sur du long terme et présente un risque de perte en capital (tout comme l’investissement immobilier).

On reviendra plus en détail sur les avantages fiscaux des groupements forestiers.

Des défauts à l’investissement dans les groupements forestiers ?

Tout investissement comporte des avantages et des inconvénients. Pour être complet au sujet de l’investissement forestier, quels sont les défauts dont il faut avoir conscience avant d’investir ?

La liquidité des parts des groupements forestiers

L’investissement dans les groupements forestiers a la réputation d’être peu liquide, c’est à dire que la transmission/revente des parts peut prendre du temps. Ainsi, le risque de liquidité n’est jamais nul. Ceci dit, la liquidité est meilleure sur les GFI que sur les GFF, car il n’y a pas de restriction en termes de nombre d’investisseurs et de montant d’encours.

En principe, les associés d’un groupement forestier peuvent se retirer totalement ou partiellement de celui-ci dans les conditions prévues par les statuts.

Une prise de risque…modérée

La forêt est un actif tangible, tout comme l’immobilier ou l’or. Selon la conjoncture, l’évolution du prix de l’hectare n’est pas garantie et le marché peut évoluer à la hausse comme à la baisse. En effet, le risque de perte en capital existe (évolution du prix de l’hectare, aléas climatiques), mais semble a priori limitécar :

  • les groupements forestiers sont diversifiés sur plusieurs forêts dans différentes régions ;
  • les gérants souscrivent à des assurances couvrant les sinistres (tempête et incendie), du moins pour France Valley que l’on présentera ensuite ;
  • il s’agit d’investissement sur du long terme, recommandé sur au moins 10 ans. Historiquement, on constate que le prix de l’hectare de forêt a continuellement progressé ces dernières décennies (graphique plus haut). Ceci dit, il faut garder en tête que les performances passées en préjugent pas des performances futures.

Une gestion contraignante ?

Dans la mesure où le groupement forestier est géré par des professionnels, il n’y a pas du tout de gestion du côté de l’investisseur. Ce qui ne serait pas le cas si la forêt était achetée en direct et qu’il faudrait l’exploiter soi-même. Rassurez-vous, vous n’allez pas devoir vous improviser bucheron ! Ainsi, l’investisseur se contente de recevoir le reporting de la société de gestion et de déclarer les revenus une fois par an, grâce au document envoyé par la société de gestion (explications plus loin dans l’article).

Avis de Nicolas : L’investissement forestier est intéressant pour diversifier ses investissements hors des marchés financiers et immobiliers. Investissement patrimonial qui a prouvé être peu sensible aux crises économiques, donc que l’on peut considérer comme une valeur refuge. De plus, l’investissement en groupement forestier procure des revenus modérés mais peu volatils et sans effort de gestion, ainsi que des avantages fiscaux. Ceci dit, cela reste un investissement atypique selon nous, donc l’investissement en groupement forestier ne devrait pas représenter plus de 10 % de votre patrimoine. De plus, il faut garder à l’esprit que le cycle d’exploitation des forêts est long, c’est donc un investissement qu’il faut envisager à horizon 10 ans minimum.

Présentation des groupements forestiers d’investissement

Acheter directement une forêt coûte très cher : des centaines de milliers d’euros voire des millions d’euros. Et il faut être très compétent pour l’exploiter (entretien, reboisement, etc.) Alors qu’acquérir des parts de groupement forestier est bien plus accessible (à partir de 5 000 €). Et cela permet de diversifier sur plusieurs forêts et de déléguer l’exploitation à des professionnels (gérants du groupement et sylviculteurs).

Pour favoriser le reboisement et la conservation des massifs forestiers, la loi a donné aux propriétaires de bois ou terrains à reboiser la possibilité de constituer entre eux des groupements forestiers, pour une durée maximale de 99 ans.

Juridiquement, les groupements forestiers sont dessociétés civiles. C’est à dire qu’il s’agit de constitution, amélioration, équipement, conservation ou gestion d’un ou de plusieurs massifs forestiers, d’acquisitions de forêts ou de terrains à boiser. Les membres d’un groupement forestier (les investisseurs qui ont acheté des parts du groupement) sont des associés.

Quelles différences entre les 2 types de groupement forestier (GFF et GFI) ?

On peut investir sur deux sortes de groupement forestier :

  • le groupement foncier forestier (GFF) a été créé en 1954 pour favoriser le reboisement, l’amélioration et la conservation des massifs forestiers. Donc il s’agit du groupement général qui reste le plus souvent intra-familial. Mais la taille des GFF limite la diversification et réduit la liquidité des parts.
  • le groupement forestier d’investissement (GFI) est un statut créé en 2019 par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) à l’initiative de la société France Valley. Nous parlerons plus loin de cette société leader dans l’investissement forestier.

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