Nous observons, à maintes reprises, de la fraude sur le marché des métaux précieux. Des milliers de tonnes d’argent-papier et d’or-papier sont déversées sur le marché en quelques heures ou quelques jours. Pour ceux qui ne comprendraient pas ce qu’il se passe, laissez-moi affirmer catégoriquement que cela n’a rien à voir avec le marché réel, physique, de l’or et de l’argent. Non, il s’agit d’une manipulation flagrante par les gouvernements, les banques centrales, et les spéculateurs. Les gouvernements étant impliqués, ils cautionnent cette manipulation et n’appliquent aucune sanction particulière pour les traders qui truquent le marché.

LES BANQUES DE NÉGOCE D’OR CRAIGNENT LE JOUR OÙ ELLES DEVRONT CONVERTIR L’OR-PAPIER EN OR PHYSIQUE

Ce qui se passe n’a rien à voir avec les marchés réels ou l’offre et la demande réels. Les gouvernements essaient de dissumuler leur mauvaise gestion de l’économie et de leur devise. Jusqu’à présent, les banques de négoce d’or s’en tirent bien, parce que les détenteurs d’or et d’argent papier ne les forcent pas à dévoiler leur jeu en exigeant la livraison des métaux. Car nous savons, et les banques le savent aussi, que le jour où elles devront fournir de vrais lingots d’or et d’argent, ce sera la fin de la fête. Parce qu’elles n’ont même pas assez d’or ou d’argent physique pour couvrir ne serait-ce qu’une fraction de leurs positions vendeuses. Entre les marchés à terme, les banques de négoce d’or, les produits dérivés sur les métaux précieux, il y a des centaines d’onces d’or ou d’argent papier pour chaque once physique.

Le problème est que les banquiers ne sont pas les seuls responsables. Non, les gouvernements le sont tout autant. Les banques occidentales détiennent, officiellement, plus de 30 000 tonnes d’or. Mais aucune de ces banques n’a effectué un audit de son or. Le dernier audit, aux États-Unis, date de l’administration Eisenhower, en 1963 !

Les banques centrales occidentales, au cours des dernières décennies, ont liquidé une grande partie de leur or. Par exemple, le Royaume-Uni a vendu la moitié de son or à la fin des années 1990 et la Suisse, plus de la moitié. La Norvège, quant à elle, a vendu TOUTES ses réserves d’or au début des années 2000.

Ce que les banques centrales n’ont pas vendu, elles l’ont prêté ou loué sur le marché pour obtenir un rendement sur leur or. La plupart de ces prêts s’effectuent via les banques de la LBMA (London Bullion Market Association) à Londres et New York. Donc, une banque centrale pouvait prêter une partie de son or sur le marché, et cet or restait à Londres ou à New York. Mais cela a changé dans les années 2000. Les gros acheteurs d’or sont dorénavant la Chine et l’Inde. Ces deux pays ne souhaitent pas conserver leur or à Londres ou à New York – ils en exigent la livraison physique. Généralement, les lingots de 400 onces sont envoyés, surtout de Londres, aux raffineurs suisses, afin d’être refondus en lingots de 1 kilogramme. Ces lingots sont ensuite exportés de Suisse vers les pays acheteurs que sont la Chine, d’Inde, et la Russie, entre autres. C’est la raison pour laquelle le Royaume-Uni est un exportateur majeur d’or.