L’industrie française du luxe cartonne et sert de locomotive à l’Etat

Ce jeudi, les actionnaires de LVMH vont permettre de finaliser l’opération de rachat du joaillier Tiffany. LVMH aura profité de la crise pour que cette opération se fasse sous de bien meilleures conditions que prévues. Au bénéfice de la France entière.

La France n’a pas de Gafam mais elle a des Vuitton ou du Balenciaga… C’est ce jeudi que le rachat du joyau américain du luxe, Tiffany & Co par le numéro un mondial du luxe, LVMH est définitivement acté. Les actionnaires de Tiffany avaient donné leur accord à la fin du mois de décembre.

Pour LVMH, l’intégration de Tiffany dans son ensemble de marques de prestige est évidemment une bonne chose. Le groupe français est déjà leader mondial du luxe, devant un autre français Kering, mais cela va lui permettre d’asseoir sa position à la fois en joaillerie, où LVMH est cette fois en concurrence directe avec le suisse Richemont, et sur le marché américain. Les boites bleues de Tiffany sont aussi bien appréciées par les Asiatiques.

Alors le luxe n’a pas été considéré comme commerce essentiel par le gouvernement français, entre autres, quand les boutiques ont été purement et simplement fermées pendant de nombreuses semaines, mais cela n’a pas empêché les KHOL (pour Kering, Hermès, L’Oréal ou LVMH) de réaliser une année hors norme. Les affaires ont repris comme avant-crise en Asie, où la croissance et la classe moyenne supérieure, celle qui exige et consomme du luxe, continue de croitre. Les Chinois se sont rués dans les magasins Dior, Hermès ou Gucci du pays.

En bourse, même si ce n’est pas le seul indicateur, l’année a été remarquable.

L’action LVMH a fini, en décembre, à plus de 500 euros, soit 20% de hausse depuis un an. Hermès prend même 30% en 12 mois, malgré le contexte de crise sanitaire, l’arrêt du tourisme international et la fermeture temporaire de nombreux magasins due aux restrictions des gouvernements. Aucun autre secteur ne fait aussi bien en France. Aucun ne pèse si fortement en bourse.

Le mariage entre Tiffany l’américain et LVMH le français aura donc finalement eu lieu, non sans négociations longues et âpres. L’acquisition avait été décidée avant-crise, les valeurs avaient été arrêtées avant cette crise que personne n’avait prévu. Mais les résultats de Tiffany ont été moins bons qu’anticipés. La joaillerie a beaucoup souffert car l’acte d’achat en boutique est peu remplaçable par le e-commerce. Bernard Arnault a alors fait planer l’ombre d’un désistement de LVMH.

Résultat : les actionnaires de Tiffany ont accepté une baisse de prix de 400 millions de dollars. A 15,8 milliards de dollars, elle reste néanmoins l’opération la plus importante de l’histoire du luxe. L’entreprise américaine ne pouvait pas passer à côté de cette occasion, la vérité étant que personne ne peut mettre plus d’argent sur la table que le groupe LVMH.

Et de l’argent pour boucler cette opération, LVMH en a justement dégagé bien plus que prévu.

Alors qu’on pouvait croire que les résultats et les marges assuraient une trésorerie suffisante pour réaliser l’opération en cash, Bernard Arnault a pourtant choisi de s’endetter. Et à des conditions de rêve, grâce au coronavirus.

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