L’inflation ou la spoliation des épargnants

« Pouvoir d’achat : l’inflation va-t-elle faire son grand retour ? » (L’Express, 30/08) ; « La France encore à l’abri d’une spirale inflationniste » (Les Echos, 31/08) ; « L’inflation se réveille » (Le Parisien, 03/09) ; « Avec la pandémie, l’inflation fait un retour marqué » (Capital, 08/09) ; « L’inflation est de retour en France : qu’est-ce que cela change ? » (Le Journal du Dimanche, 10/09) ; etc.

Depuis quelques semaines, les médias mettent à nouveau le thème de l’inflation à la une, soit pour affirmer son retour, soit pour nier son existence ; soit pour s’en inquiéter, soit pour s’en féliciter. Quoi qu’il en soit, il semble bien que les journalistes aient au moins une douzaine d’années de retard sur la réalité ! Rien d’étonnant puisqu’ils sont, en général, nuls en économie.

L’inflation est un impôt déguisé

Ils confondent, en effet, hausse des prix et inflation. S’ils sont étroitement liés, les deux phénomènes ne doivent cependant pas être confondus. La hausse des prix est une conséquence de l’inflation, son effet le plus visible. L’inflation, elle, est un accroissement excessif des instruments de paiement.

Accroître la quantité de monnaie en circulation est procédé vieux comme le monde. Il est officiel dans la Zone euro au moins depuis 2009, après la crise des subprime, et s’est développé à grande échelle depuis que Mario Draghi a développé son programme de quantitative easing en 2015. Christine Lagarde lui a emboîté le pas à l’occasion de la crise sanitaire.

Si le sujet de l’inflation réapparaît aujourd’hui sur le devant de la scène, c’est parce que la hausse récente des prix après de longues années de stagnation interroge. En effet, alors que la quantité de monnaie a été multipliée par presque 150% en vingt ans, les prix, eux n’ont augmenté que de 35%.

On pensait donc que la hausse des prix était définitivement derrière nous et qu’était advenu, tout aussi définitivement, le doux règne de la « monnaie hélicoptère ». C’était oublier un peu vite toutes ces hausses sur les marchés financiers (par exemple, +2 222% pour l’action Hermès à Paris en 20 ans), sur le marché de l’immobilier (+200% à Paris), ou sur celui de l’art (+340%), etc., non mesurées par l’indice des prix.

Aujourd’hui, sur fond de pénurie de matières premières et de produits de base, la hausse des prix apparaît dans les indices et inquiète car certains se souviennent que l’inflation n’est ni plus ni moins qu’un impôt déguisé. Elle permet à l’Etat de rembourser ses dettes en monnaie dévalorisée.

Cette baisse de la valeur de la monnaie a des conséquences pour tout citoyen. Si l’inflation est de 5% cette année et que vos revenus n’ont augmenté que de 2% au cours de la même période, votre pouvoir d’achat a baissé et vous vous êtes appauvri. Idem si vous êtes retraité et que votre pension n’est pas indexée sur l’inflation.

Des conséquences néfastes pour l’épargnant

L’inflation a aussi de multiples conséquences pour l’épargnant.

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