Production mondiale d’or : vers une chute de 30% en 10 ans ?

En 2019 la production minière d’or s’est effondrée de 11,5%.

Le chiffre a retenu l’attention des professionnels présent début février à une conférence du secteur minier en Afrique du Sud. Mark Bristow, le patron de Barrick Gold (2ème producteur mondial) a affirmé, étude à l’appui, qu’une baisse de la production mondiale de métal jaune de l’ordre de 30% dans les 10 ans à venir était probable.

Recul de la production d’or en 2019

Ces propos font écho aux derniers chiffres du Conseil Mondial de l’Or : en 2019, pour la première fois en plus de 10 ans, la production mondiale de métal jaune a reculé. Une baisse certes modeste, de l’ordre de 1%, mais néanmoins symbolique car elle intervient dans un contexte de cours élevés. D’ordinaire, des cours élevés incitent en effet les sociétés minières à pousser au maximum leur capacité de production…

Mais cela n’est pas toujours possible et l’exemple des Etats-Unis est parlant : en 2019 la production minière d’or s’est effondrée de 11.5%. La faute, selon l’agence géologique américaine, à la chute de la concentration en or dans minerais extraits.

En clair, à mesure qu’elles sont exploitées, les mines s’épuisent. Et Mark Bristow est bien placé pour le savoir : dans les mines de Barrick au Nevada, il a fallu remuer 189 millions de tonnes de roches pour produire 68 tonnes d’or. Soit une concentration de seulement 0,36 gramme d’or par tonne.

Peu de nouveaux gisements…

Pour maintenir le niveau de production d’or, il faudrait donc remplacer les mines qui s’épuisent par de nouvelles. Et dans l’industrie minière, on dit que les budgets d’exploration d’aujourd’hui font les découvertes de demain et les mines d’après-demain.

Mais l’exploration est une entreprise coûteuse et risquée car dans l’ensemble, l’or « facile à trouver » l’a été. Les nouveaux gisements découverts sont moins nombreux, plus petits, plus profond et moins concentré en or que par le passé.

L’exploration est donc de plus en plus délaissée par les grands groupes qui ont pourtant les capitaux pour le faire. Ceux-ci préfèrent sonder autour de leurs sites d’exploitation existants pour découvrir de nouvelles poches, et laisser de petites entreprises prendre tous les risques d’exploration, quitte à les racheter lorsqu’elles ont fait une découverte significative. C’est ainsi que plus de la moitié des découvertes sont faites par de petites sociétés, avec un revers de la médaille : les budgets d’exploration du secteur ont été divisé par presque trois depuis leur plus haut de 2011-2012.

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