Ma boîte au Canada

Les Français ont longtemps rêvé d’une cabane au Canada. Aujourd’hui, ce rêve évolue.

Les Français ont toujours rêvé du Canada. Mais la forme de ce rêve évolue avec les années. Voilà quinze ans, c’était encore la fameuse cabane au Canada qui faisait fantasmer nos compatriotes : le chalet posé au bord d’un lac, le canot ou l’hydravion à portée de main et les sapins à perte de vue. En 2020, les Français qui veulent émigrer dans le pays à la feuille d’érable ont, pour nombre d’entre eux, d’autres ambitions, entrepreneuriales cette fois. Ils ne rêvent pas d’une cabane mais d’une boîte au Canada !

Le Canada, un pays idéal pour créer son entreprise ? Il semblerait en tout cas que les immigrants y voient une chance supplémentaire pour réussir un tel projet. « L’immigration, c’est le premier acte entrepreneurial », relève d’ailleurs Manaf Bouchentouf, directeur du pôle entrepreneuriat chez HEC Montréal. Au Québec, un tiers des entrepreneurs sont d’origine immigrante, c’est-à-dire nés en dehors de la province. A Montréal, sur les 1300 start-up en activité dans la ville, 60% ont au moins un fondateur issu de l’immigration. HEC Montréal a d’ailleurs conçu pour eux un programme d’accompagnement spécifique, EntrePrism, dont la cinquième cohorte est en cours. Les candidats n’ont pas besoin d’avoir la résidence permanente pour postuler.

Ces profils d’entrepreneurs immigrants sont particulièrement prisés par l’écosystème : une fois qu’ils ont créé leur activité, ils sont très rapidement portés sur l’exportation et le développement international. Pape Wade, d’origine sénégalaise, a immigré il y a dix ans dans la Belle province, à 35 ans. Après avoir occupé un poste de DRH dans une société canadienne, il a lancé sa start-up spécialisée dans l’aide à la décision en ressources humaines appuyée par l’intelligence artificielle. Il a déjà levé 1,8 million de dollars canadiens, embauché cinq salariés et prévoit d’en compter 20 d’ici la fin de l’année. Il en est convaincu : « Réaliser ce projet, en France, à ce rythme ? Cela n’aurait pas été possible ! ». Mais aujourd’hui il revient dans l’Hexagone comme entrepreneur, avec l’ambition d’y signer des contrats et d’y développer son entreprise.

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