Où c’est qu’j’ai mis mon bazooka ?

Les obligations souveraines américaines sur 10 ans procurent aujourd’hui un rendement de 1,23%.

Ma soirée d’hier s’est conclue sur ce tweet de Sven Heinrich :

« Hé, la Fed, vous avez réduit les taux à zéro, vous avez lancé un QE de 700 milliards de dollars, vous êtes intervenus sur les repos pour 1000 milliards de dollars, vous avez ouvert des facilités de crédit, et pourtant : les contrats à terme sont court-circuités. Et maintenant : vous faites quoi ? »

Mais aux Etats-Unis, la journée n’était pas encore terminée.

Le bazooka de la Fed impressionne de moins en moins les marchés

Le S&P500 a clôturé à peu près comme il avait ouvert, à 2398 points, en baisse de 5,18% sur la journée.

Avec une clôture à 19 898 points (-6,3%), le Dow Jones est quant à lui descendu en-dessous du niveau qui était le sien lorsque Donald Trump est entré en fonction le 20 janvier 2017.

« Le marché haussier de Trump est désormais son marché baissier : le Dow Jones a perdu plus de 30% de sa valeur en un peu plus d’un mois, effaçant ainsi presque tous ses gains depuis l’inauguration de Donald Trump il y a trois ans. Un mauvais présage pour sa réélection ? »

Si l’on bascule à l’échelle logarithmique, on constate cependant que le Dow Jones a connu des épisodes de panique bien profonds.

« Juste pour mettre les choses en perspective : sur le graphique logarithmique à long terme, le coronacrash ressemble à une crise normale, du moins jusqu’à présent ! »

Même topo sur le S&P500. Si la situation s’envenime, il y a encore du chemin à faire.

Admirez la belle dégringolade de Tesla.

« Tesla : -64% par rapport à son pic début février. En hausse de plus de 120% sur l’année, désormais en baisse de 14%. »

Le pétrole et les matières premières ont encore fait un plus bas.

« Le pétrole brut a clôturé à 20,83 $, son plus bas niveau depuis février 2002. Il était au même niveau en 1990, il y a 30 ans. »

« L’indice CRB des matières premières a clôturé à son plus bas niveau depuis octobre 1972, en baisse de 75% par rapport à son plus haut de 2008. »

J’espère que vous avez eu votre autographe présidentiel : la séance de dédicace semble terminée.

Ah, j’ai failli oublier : sous vos applaudissement, voici la valeur refuge de l’époque !

« Walmart a clôturé à un nouveau plus haut, grâce à un nouveau record de ventes de papier toilette. »

Ca commence à vraiment être le bazar.

« Le pétrole brut est tombé à 20 dollars aujourd’hui. Les obligations d’entreprises se font pilonner. Nous avons officiellement atteint le «désordre». »

Récapitulons avec ce graphique qui nous est proposé par le Conseil mondial de l’or. (Attention cependant, il s’agit de l’or en dollars US, lequel est à -2,8% depuis le 1er janvier, contre +0,6% pour l’or en euros.)

« Performance des grandes classes d’actifs depuis 2020 »

Et voici le commentaire du CMO (je mets en gras les passages les plus importants) :

« L’or a […] probablement été utilisé pour lever des liquidités afin de couvrir les pertes dans d’autres classes d’actifs car : il reste l’une des classes d’actifs les plus performantes depuis le début de l’année, malgré les récentes fluctuations ; c’est un actif de haute qualité et très liquide, s’échangeant plus de 260 Mds$ par jour au mois de mars.

Jusqu’à présent, la vente semble plus concentrée sur les produits dérivés en bourse et de gré à gré (OTC). Alors que les ETF adossés à l’or ont enregistré des sorties ces derniers jours, les flux restent positifs pour l’année. Les fonds de toutes les régions ont enregistré 3,6 Mds$ d’entrées nettes en mars pour un total collectif de 11,5 Mds$ depuis le 1er janvier.

À l’avenir, nous pensons que la décélération de la croissance économique aura une incidence sur la demande des consommateurs d’or et que la volatilité de l’or pourrait rester élevée, mais des niveaux de risque élevés combinés avec des taux réels négatifs généralisés et un assouplissement quantitatif soutiendront la demande d’investissement en or comme valeur refuge. »

Je referme la parenthèse.

Bref, comme la Fed en a déjà fait pas mal de son côté

Réponses politiques de la Fed depuis le sommet du marché le 19 février

« Baisse de taux en urgence ; Taux zéro ; QE de 700 Mds$ ; Intervention repos de 500 Mds$ ; Intervention repos de 1000 Mds$ ; Oh My Fu***** God »

… c’est en fait la BCE qui s’est dévouée pour tenter de mettre de l’ordre dans ce bazar, en tirant une nouvelle roquette de bazooka.


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