10 trillions, le prix pour éviter une Grande dépression aux États-Unis ?

Ce lundi, les marchés se sont excités en raison de nouvelles positives concernant un vaccin contre le coronavirus. Ce vaccin va-t-il redonner un emploi aux millions de chômeurs récents ? Rembourser les milliards et les milliards de dettes contractés depuis ? Bien sûr que non. Mais rassurez-vous, selon The Atlantic les États-Unis pourront éviter une nouvelle Grande dépression. Il suffit de mettre sur la table 10 trillions.

La semaine dernière, les démocrates du Congrès ont dévoilé leur projet pour combattre la pandémie. Les mesures incluent des aides pour les familles, pour les villes et les États en difficulté, ainsi que des fonds additionnels pour financer les tests de dépistage, la géolocalisation des malades et les hôpitaux. Le coût de ces mesures se situe autour des 3 trillions de dollars. Cette proposition suit de quelques semaines les mesures déjà prises par le président, pour une somme d’environ 2 trillions de dollars.

Les Républicains ont attaqué la proposition en la qualifiant de liste de rêves dépensiers. Même les Américains qui souffrent de la pandémie peuvent être surpris par le coût de cette proposition. Le gouvernement dispose-t-il vraiment de 5 trillions de dollars à dépenser en 3 mois ? Les États-Unis ont-ils les moyens de déverser autant d’argent dans l’économie ?

Les réponses à ces questions sont oui, un grand oui.

L’activité des PME a chuté de près de 50 % à l’échelon national. Des centaines de milliers d’entreprises ont fait faillite auparavant. De grands distributeurs tels que J.Crew et Neiman Marcus ont déjà déposé le bilan, tandis que d’autres, comme Macy’s, sont au bord du gouffre. On estime qu’environ 1/3 des Américains travaillent. Les prochaines statistiques de l’emploi devraient montrer que, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une majorité d’Américains sont officiellement sans emploi.

« L’ampleur et la vitesse de cette récession sont sans précédent dans l’histoire moderne, a déclaré ce mercredi le président de la FED. De nouvelles mesures fiscales de soutien pourraient être coûteuses, mais aussi opportunes si elles aident à prévenir les dégâts économiques à long terme, à accélérer la reprise. »

Pour comprendre pourquoi les États-Unis ont besoin de mesures additionnelles, faisons un état des lieux de l’assistance offerte par le gouvernement.

En mars, les États-Unis ont voté le CARES Act, qui a aidé les familles et les PME de bien des façons. La mesure phare de cette loi est peut-être le chèque de 1.200 $ qui a été envoyé à des dizaines de millions de familles. Les indemnités de chômage ont été portées à 600 $ par semaine (note : ce qui signifie que de nombreux travailleurs gagnent plus à rester chez eux). Le Congrès a également créé le Paycheck Protection Program (PPP) pour accélérer la distribution d’argent aux PME (dans le but de payer les salaires).

Si cette loi a connu des débuts spectaculaires en tant que mesure d’aide la plus importante de l’histoire des États-Unis, ce fut néanmoins insuffisant. Les 600 $ hebdomadaires d’indemnités de chômage prendront fin le 31 juillet. Des milliers de PME n’ont pas réussi à obtenir les fonds nécessaires via le programme PPP. Aujourd’hui, ce sont les pouvoirs publics locaux qui font face à des pertes catastrophiques de rentrées fiscales, ce qui pourrait les pousser à licencier des centaines de milliers de travailleurs, ainsi qu’à réduire le financement des soins de santé, et ce, au beau milieu d’une pandémie.

Il faudra en faire davantage pour éviter une nouvelle Grande dépression. Les efforts devront être déployés dans au moins 4 directions. Les idées développées ci-dessous, ainsi que leur prix, sont le fruit d’entretiens avec des sources de Washington.

Pour les familles

Alors que le chômage devrait dépasser allègrement les 20 %, le gouvernement fédéral doit compenser une grande partie de la perte des revenus privés. Via notamment l’envoi d’un nouveau chèque de plus de 1.000 $, l’extension des indemnités de chômage à 600 $ la semaine, ainsi que des mesures concernant l’alimentation et le logement. Par exemple, une aide au paiement des loyers et des remboursements hypothécaires pour les familles qui risquent l’expulsion. Idéalement, la proposition devrait inclure un bonus d’embauche. Coût total : 1,2 trillion.

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