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« Ce qui peut rendre particulièrement alarmiste, au-delà des enjeux industriels et stratégiques déjà connus pour les banques, c’est le ralentissement de la croissance. On pourrait arriver en bout de cycle », estime Sébastien Lacroix, senior partner chargé du secteur financier chez McKinsey.
A 1,6 % de rentabilité
Ainsi, selon une étude que doit publier mardi le cabinet de conseil et portant sur 1.000 banques dans le monde, 35 % d’entre elles dégagent une rentabilité moyenne d’à peine 1,6 % (rentabilité sur fonds propres tangibles ou ROTE). Les meilleurs élèves (210 établissements) parviennent à faire dix fois mieux.
« On peut s’interroger sur l’utilité de certains établissements bancaires », soupire le dirigeant d’un grand établissement. Plus inquiétant encore, une écrasante majorité (80 %) des banques étudiées détruit de la valeur au lieu d’en créer : cela signifie que la rentabilité des fonds propres est inférieure au coût moyen de ces mêmes fonds propres.
Une stratégie coupée net
Depuis 2015, les banques de la zone euro composent avec un environnement de taux très faibles, voire négatifs, ce qui pèse sur les revenus. Les établissements ont su défendre leur chiffre d’affaires par les volumes, en prêtant massivement, surtout dans le nord de l’Europe. Mais cette stratégie serait coupée net en cas de retournement de conjoncture.
Une panne de croissance serait synonyme d’activité en berne ou de hausse en flèche des incidents de remboursement… qui ne peuvent que remonter, étant actuellement au plus bas. Or, mois après mois, le ciel s’obscurcit.