Le pétrole en chute libre

Le cours du pétrole a chuté de plus de 50% depuis le début de l’année 2020.

Les marchés sont de nouveau en chute libre avec des cours inimaginables il y a encore quelques jours (le 10-ans américain sous les 0,5% ce matin !!!). Des mouvements d’une telle violence peuvent avoir des effets retour majeurs sur l’économie, il faut donc analyser les « points de rupture », le marché monétaire et le marché credit high yield aux Etats-Unis semblent les plus vulnérables pour faire caisse de résonnance. Il existe néanmoins une palette de mesure que les autorités monétaire et budgétaires peuvent prendre. Reste à savoir si, et surtout quand, elles le feront.

Point de marché : ce matin

A l’heure où nous écrivons (7 :00), les mouvements sur les marchés ce matin sont une fois de plus impressionnants. Les taux 10-ans américains sont passés cette nuit sous les 0,50%.Le mouvement en quelques jours est simplement monstrueux (un mouvement de « 5,1 sigma » pour les spécialistes), ce qui veut aussi dire qu’il était quasiment impossible pour un fonds spéculatif de couvrir ses positions de manière adéquate. Et donc qu’il y a des fonds qui doivent avoir des pertes très conséquentes. Toute la courbe Treasury est donc maintenant sous les 1% ! Les mouvements sur les taux Européens sont (un peu) moins forts même si le Bund est au plus bas historique à -0,71%.

Les marchés actions asiatiques ont ouvert en très forte baisse (-5% sur le Nikkei, -3,5 sur le Hang Seng) et les futures nous disent que les marchés européens devraient suivre.

Finalement le VIX a bondi et la courbe de volatilité ressemble à celle de 2011 au moment de la crise souveraine (on est encore loin du niveau de 2009).

La séance devrait donc être particulièrement agitée pour les actifs risqués, portée par une aversion au risque très forte.

Les points de rupture

Ces mouvements de marché extrêmes peuvent conduire à une crise économique grave. Il convient alors de regarder où sont les points de rupture potentiels. Il semble qu’il y ait au moins deux fragilités sur lesquelles nous avions écrit par le passé.

D’une part le marché monétaire américain. L’écart Libor-OIS mesure la prime de risque sur le marché interbancaire. Comme on le voit sur le graphique ci-dessous elle a très fortement progressé sur ces derniers jours aux Etats-Unis même si la situation est beaucoup plus calme sur les autres devises majeures, Euro, Franc Suisse et Livre sterling. Le pic précédent correspondait au stress sur ce marché de septembre dernier. Depuis, la Fed a mis en place son « mini-QE », elle achète de la dette d’état à court terme mais aussi elle a mis en place des opérations de repo avec les banques. Tout ceci a contribué à faire progresser la taille de son bilan de presque 500 milliards de dollars, un chiffre énorme en si peu de temps : il faut rappeler qu’avant la crise le bilan total de la Fed était de l’ordre de 800 à 900 milliards. Malgré cette injection massive de liquidité le stress est donc resté très élevé.

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