La France s’aveugle-t-elle sur la violence de la crise économique qui s’annonce ?


La France se prépare-t-elle aussi mal à la crise économique qui vient qu’au coronavirus ? On a tout lieu de le penser.

Alors que l’activité est dans une situation dramatique, la presse mainstream s’efforce d’enjoliver la réalité. Et on n’entend guère dans la bouche du gouvernement des appels au sursaut national dont nous aurons besoin pour enrayer le désastre.

La France se prépare-t-elle suffisamment à la crise économique qui vient ? Fait-elle preuve d’autant de négligence qu’avec le coronavirus ? Plusieurs indicateurs soulignent que des tensions fortes devraient apparaitre dans les semaines à venir, et personne ne semble soucieux d’éveiller la conscience des Français sur l’ampleur des difficultés qui arrivent.

Le FMI annonce une crise plus grave que prévu

Nos lecteurs se souviennent que nous avons très tôt relayé la théorie de la crise en « l » de Nouriel Roubini, selon qui la crise liée au coronavirus sera suivie d’une longue stagnation de l’activité. Depuis plusieurs semaines, les éditorialistes français se relaient pour expliquer que la reprise devrait être rapide et que tout ira bien. Ces derniers jours encore, des titres délibérément optimistes font croire que l’activité connaît, en France, un rebond fulgurant. On lira par exemple aujourd’hui un article de La Croix affirmant que « L’activité économique française rebondit en juin« .

Toutes ces présentations euphorisantes contredisent les réalités aisément perceptibles : dans Paris, les magasins, les restaurants, les hôtels sont vides. La crise frappe. La chute du PIB devrait être colossale, et les statistiques économiques elles-mêmes sont inquiétantes.

Ainsi, le FMI vient-il d’annoncer pour la France la pire récession du monde industrialisé, avec une contraction du PIB en 2020 de plus de 12%. Autrement dit, le FMI durcit les prévisions de récession déjà émises par le gouvernement.

On notera quand même que la France fera presque deux fois moins bien que l’Allemagne, et se situera très près de l’Italie et de l’Espagne. Le « club Méd » aura le privilège de réaliser les pires performances du monde industrialisé, ce qui en dit long sur l’état de décrépitude de nos économies.

Mais au lieu de prendre la mesure de cette déroute, nous continuons de répéter à l’envi : dettes, dettes, dettes.

La réponse dangereuse du chômage partiel

Selon leurs habitudes, les élites françaises entendent « protéger » les Français comme on protège les enfants. On ne leur dit donc pas toute la vérité, et on encourage en sous-main les articles affirmant que le rebond est prometteur. Moyennant quoi les Français sont persuadés qu’ils devraient passer entre les giboulées qui s’annoncent.

Sur ce point, le gouvernement est prêt à tout pour prolonger « coûte-que-coûte » l’euphorie nationale. Ainsi, le dispositif de chômage partiel devrait être prolongé encore, quitte à faire survivre des entreprises vouées à la disparition. À compter du 1er juillet, entre en oeuvre un dispositif dit d’ »activité réduite de maintien dans l’emploi« , dispositif de prise en charge de 85% du salaire par l’État dans les entreprises qui ne sont pas vouées à disparaître, mais qui sont affectées par la baisse d’activité.

Progressivement, l’État se substitue donc aux entreprises pour payer les salaires sans avoir le moindre euro d’avance pour payer. Tout ceci est financé par la dette.

Véran augmente la masse salariale de 6 milliards dans les hôpitaux

De son côté, Olivier Véran, le bouillonnant ministre de la Santé, a annoncé mercredi qu’il dégagerait 6 milliards € supplémentaires pour certaines catégories de personnels hospitaliers. C’est une somme colossale, équivalente à 500 euros mensuels d’augmentation.

Immédiatement, les syndicats se sont félicités de connaître enfin la « fourchette basse » de la négociation. On peut compter sur une surenchère à venir.

Dans le même temps, Véran n’a évidemment rien dit sur d’éventuelles économies concernant l’épaisse bureaucratie hospitalière qui étouffe les soignants, et qui coûte plusieurs milliards toxiques au contribuable chaque année. On voit bien la posture dans laquelle on est : on ouvre les vannes au nom de l’utilité émotionnelle des hôpitaux publics, et on ne se demande plus avec quel argent ces dépenses somptuaires seront financées.

Le FMI souligne que ses prévisions restent exposées à un “degré d’incertitude supérieur à la normale” et juge que “l’ampleur du rebond récent du sentiment sur les marchés financiers semble déconnectée de l’évolution des perspectives économiques sous-jacentes”. Reuters

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