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La Chine a enregistré une croissance économique de 2,3% en 2020.
Au fur et à mesure que la Chine s’enrichit, elle modifie ses objectifs économiques, passant de la production de richesses à la garantie d’une autosuffisance industrielle de meilleure qualité. Pour refléter ce changement d’orientation, la Chine a flexibilisé son objectif de croissance. À court terme, en tant que première nation à entrer dans la pandémie de Covid-19, puis à en sortir, elle est désormais la plus prompte à normaliser sa politique budgétaire et monétaire. Ce qui n’est pas sans conséquence pour les détenteurs d’actifs chinois.
Au début du mois, à l’occasion du Congrès populaire national (CPN), le gouvernement a fixé pour 2021 un objectif de croissance flexible supérieur à 6%. Pour la première fois, le plan quinquennal du CPN ne fixe pas de taux de croissance moyen pour le PIB. Historiquement, les plans définissaient des quotas de production stricts inspirés du modèle économique de l’Union soviétique. Depuis 1953, ces plans ont servi d’outil de communication entre le gouvernement central de Pékin et les régions. En raison de la pandémie de Covid-19, la Chine n’a pas atteint sa cible de croissance annuelle du PIB de 6,5% pour la période 2015-2020.
« Nous allons maintenir les principaux indicateurs économiques à l’intérieur d’une fourchette appropriée et fixer nos objectifs annuels de croissance à la lumière des conditions réelles », a déclaré le Premier ministre Li Keqiang lors du dernier CPN. « Nous obtiendrons ainsi un développement de meilleure qualité, plus efficient, plus équitable, plus durable et plus sûr. »
La Chine a enregistré une croissance économique de 2,3% en 2020, son taux le plus bas depuis 1976, même s’il dépasse ceux des autres économies majeures. L’année dernière, le CPN n’a pas fixé d’objectif annuel, car la pandémie rendait les perspectives économiques trop incertaines.
Si la croissance annuelle en 2020 était inférieure à son objectif, la croissance au quatrième trimestre 2020 était forte et même en tenant compte des mesures de resserrement, le pays pourrait enregistrer une augmentation du PIB de 9% pour 2021. La Chine prévoit également de réduire son déficit en passant de plus de 3,6% l’an dernier à 3,2% en 2021. Certains secteurs stratégiques, comme la recherche et le développement technologique et le budget militaire, sont exclus de ces restrictions. Nous estimons que la Banque populaire de Chine (PBoC) commencera à relever ses taux directeurs de 30 points de base, en trois étapes, vers la fin de cette année. Ce qui devrait impacter la croissance l’année prochaine en ramenant l’augmentation du PIB à quelque 5%.
Pour sa part, la Réserve fédérale américaine a revu à la hausse ses perspectives de croissance pour l’économie américaine la semaine dernière, tout en soulignant qu’elle ne prévoit pas de relèvement des taux directeurs avant fin 2023. Au moment où nous publions ces lignes, le rendement des obligations d’Etat chinoises à 10 ans s’établit à 3,26% contre 1,67% pour les bons du Trésor américain à 10 ans.
Le coût du crédit
La croissance de la Chine a un coût. Le crédit pourrait avoir atteint un sommet, tandis que le gouvernement tente d’équilibrer le risque financier dans l’économie et de réduire la dette. La PBoC a déjà retiré une partie des liquidités du système financier chinois, car elle veut éviter la formation de bulles spéculatives dans des secteurs tels que l’immobilier. En conséquence, le pays laisse ses entreprises, celles de l’Etat y compris, se retrouver en cessation de paiement, réforme les règles en matière de faillite et restructure les entreprises inefficientes tout en donnant la priorité à l’emploi. Un cinquième des 10 milliards d’USD de faillites d’entreprises chinoises enregistrées cette année concerne des promoteurs immobiliers.
L’agence de notation Fitch donne à la Chine la note « A+ » avec une perspective « stable ». L’agence a toutefois évoqué le processus de réduction du crédit, qui « pourrait entraîner un risque de baisse de cette note. »
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