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L’heure est grave. Notre pays est en déroute dans le domaine économique : le déficit de 2021 sera, pour finir, de 220 milliards, soit 47 milliards de plus que prévu lors de l’établissement du Budget, en décembre 2020. Le gouvernement va présenter, le 2 juin, un projet de loi de finances rectificative de 15 milliards d’euros qui serviront au financement de l’activité partielle et à des aides ciblées pour les entreprises en difficulté.
Le gouvernement n’a pas encore donné la nouvelle estimation du déficit public comprenant celui de l’État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales, mais il va grimper en flèche. Or, il était déjà à 9 % du PIB, un chiffre effroyable. Fin 2021, la dette publique dépassera sans nul doute le chiffre calamiteux de 118 % du PIB. 220 milliards de déficits pour 250 milliards de recettes, cette situation est – pesons nos mots – épouvantable. Nous allons emprunter près de la moitié de notre Budget, une folie qui ne peut durer. Qui va continuer à prêter à un pays aussi englué dans les dépenses ? Nous avons beau emprunter encore à taux bas (+0,3 % pour les prêts à 10 ans), cette facilité est provisoire et va bientôt s’arrêter si rien n’est fait pour redresser nos comptes. Or, la croissance, parallèlement, s’effondre. On pensait avoir décroché +0,4 % de croissance au premier trimestre 2021, un chiffre qui aurait été intéressant. Las ! Un nouveau calcul montre qu’en réalité, nous affrontons une baisse de 0,1 % de croissance. En cause, une reprise de l’activité et de l’investissement dans le bâtiment bien moins forte que ne l’avait évalué dans un premier temps l’INSEE.
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