Le malade est bien en convalescence

L’Allemagne a augmenté de 56% le montant de son plan de dépense dans les infrastructures.

En analysant 31 PMI manufacturiers dans le monde on trouve une confirmation de la sortie de récession industrielle mondiale et de l’amélioration séquentielle du secteur. Toutefois, la croissance n’est pas encore là, le PMI monde n’est que très marginalement au-dessus de 50 ; le malade est convalescent, mais pas encore pas guéri. Le gouvernement allemand met encore la main à la poche, dépenses d’infrastructures, cette fois c’est la Deutsche Bahn qui en profite, c’est une bonne nouvelle aussi pour l’emprunte carbone de l’Allemagne.

Point de marché : pourquoi si peu de stress sur les marchés ?

L’année 2019 est paradoxale : alors que les sources anxiogènes se multipliaient, politique, ralentissement économique, changement rapide de politique monétaire, la volatilité sur les marchés est restée extrêmement faible. Nous avions noté qu’en termes de corrections boursières, 2019 était une des plus calmes années depuis un quart de siècle. Autre mesure du stress de marché, le VIX est resté nettement en dessous de sa moyenne de long terme. Le VIX est ce matin à 12,4 contre une moyenne de long terme de 19,5. Son équivalent européen, le V2X est aussi à 12,4 contre une moyenne de long terme de 23,7

Un élément qui contribue à cette zénitude est la faible corrélation entre les différentes valeurs. Petite analyse du phénomène, ci-dessous.

Comment ça marche ? C’est simple mais besogneux : on prend l’indice Euro Stoxx 600 Européen, on calcule la performance journalière de chacune des valeurs, on calcule chaque jour la corrélation de ces performances sur les trois mois précédents entre valeurs (on calcule donc 600 x 599 / 2 corrélations chaque jours), et on fait la moyenne de ces corrélations.

Résultat, on trouve que les 600 valeurs de l’Euro Stoxx avaient tendance à être corrélées entre elles, donc à bouger dans la même direction par exemple en 2015 (une corrélation moyenne entre valeurs proche de 50%), mais que depuis 2017 cette corrélation s’est considérablement réduite.

Pourquoi est-ce intéressant ?

Cela signifie qu’il n’y a pas un facteur commun majeur pour expliquer la performance des actions. Si c’était le cas, elles auraient tendance à réagir ensemble, ce n’est pas le cas. C’est paradoxal dans un monde où les risques politiques/économiques/monétaires semblent majeurs.

Cela contribue aussi à expliquer le faible niveau de volatilité de l’indice. Si toutes les actions réagissent en même temps, l’indice va beaucoup bouger. Si chaque valeur a une réaction différente, par la loi des grands nombres, les mouvements doivent se moyenner à zéro. Et donc la volatilité de l’indice agrégé, VIX ou V2X, est faible. Cela ne veut pas dire nécessairement qu’il y a moins de risque, cela veut dire que les risques au niveau de chaque valeur se compensent en partie au niveau agrégé. Ce qui n’est pas du tout la même histoire.

La persistance de cette situation aidera les marchés à rester peu volatiles.

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