Pour réindustrialiser l’Europe, Louis Gallois prône le modèle coréen

Pour lui, « industrie » est l’un des plus beaux mots qui soit, synonyme de technologie, savoirs, balance commerciale, emplois et aménagement du territoire. Après avoir dirigé Snecma (devenu Safran), Aerospatiale, EADS (devenu Airbus), la SNCF et PSA, Louis Gallois copréside aujourd’hui le club de réflexion « La Fabrique de l’Industrie ».

Il plaide pour une réindustrialisation de la France et de l’Europe « à la coréenne », mêlant investissement, innovation, recherche et… planification, afin d’éviter « l’humiliation » connue selon lui par les Français de ne pas avoir encore réussi à produire un vaccin face au Covid-19. Il a répondu aux questions de l’AFP.

Q: Quelles sont les priorités pour relancer l’industrie en France ?

R: Il n’y a pas de recette miracle, il faut de la persévérance et de la cohérence dans la politique de l’offre que la France mène depuis 2013-14. Autour de trois éléments: investissement, innovation et compétences. Cette politique a permis d’arrêter le déclin de l’industrie, il faut continuer.

Pour investir, il faut des fonds propres, la baisse des impôts de production est une mesure extrêmement utile qui permet de dégager des marges, comme l’a été le CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), transformé par Emmanuel Macron en allègement de charges sociales.

Mais la crise du Covid s’est traduite par un endettement accru des entreprises et va donc poser avec plus d’acuité encore la question des fonds propres dans un certain nombre d’entreprises. La question du remboursement ou de la consolidation des prêts garantis par l’Etat (PGE) sera inévitable pour certaines entreprises.

En matière d’innovation, les financements existent. Il faut sans doute simplifier les mesures mises en place depuis une dizaine d’années. Idem pour les compétences, il faut simplifier l’ambitieuse réforme de la formation professionnelle. Je suggère en particulier de mieux articuler lycées professionnels et apprentissage.

Enfin, il faut que les territoires soient attractifs, car les industries ne s’installent pas en ville. Il faut des infrastructures, des services, le très haut débit (…). L’attractivité ça se construit.

Q: La souveraineté, un mot remis à la mode par la crise du Covid: est-elle encore possible en matière industrielle en France ?

R: La question de la souveraineté se pose avec acuité sur certains secteurs essentiels que le pays ou l’Europe doit maîtriser: alimentation, santé, nucléaire, aéronautique, défense, spatial et semi-conducteurs.

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