Réformer le système financier est une urgence

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La crise du COVID semble avoir relégué bien loin la crise financière de 2008-2010. Or si l’arrosage de liquidité, de sauvetages et de subventions a sauvé la mise des établissements de crédit occidentaux, il ne faut pas ignorer que la perfusion permanente du « quantitative easing » prive le monde d’un système bancaire efficace et dynamique.

Rappelons brièvement que l’Eurosystème offre aujourd’hui un encours de 4 000 milliards de prêts bonifiés et d’actifs rachetés aux banques inscrites, soit au bas mot une subvention monétaire, donc publique, de 40 milliards chaque année pour ces acteurs privés. Au-delà de ces douceurs, que la BCE de Christine Lagarde entend augmenter sans en rendre compte vraiment, jamais dans l’histoire les banques n’ont été à ce point favorisées par leur proximité avec les États souverains.

Les conséquences de cet état de fait sont plus graves qu’il n’y paraît tant pour l’équilibre des marchés financiers que pour l’efficacité de l’immense secteur des services.

Les marchés financiers permettent en principe aux épargnants d’apporter leur épargne aux entreprises, les émetteurs. Mais, pas ou peu protégés face à la toute – puissance du lobby bancaire attiré par les opérations primaires, les épargnants et minoritaires, eux mal servis par ces mêmes banques, sont spoliés par des pratiques de détournement non sanctionnées, quand ils ne deviennent pas la chair à canon d’opérations financières douteuses. Après les excès fous et pourtant prévisibles des Madoff et Volkswagen les scandales plus récents de Renault ou Casino, couvrent une multitude de moindres cas similaires dans lesquels un patron tout-puissant, soutenu par les banques et des commissaires aux comptes, s’approprie le devenir de l’entreprise sous le regard complaisant de l’AMF et des politiques. Les contre-pouvoirs sont faibles : à preuve, face à ces formes de hold-up aucun grand investisseur ne se fait jamais connaître pour obtenir réparation de ces forfaits auprès des responsables et de leurs assureurs. Le résultat de ce déséquilibre est la disparition de l’actionnariat populaire et institutionnel, jamais défendu : dès lors, l’allocation de capital, de sang neuf aux entreprises, ne se fait pas de façon efficace puisque la politique domine les marchés.

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