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Mercredi 15 juin, la banque centrale américaine (Fed) a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base, rapportait Bloomberg, pour les fixer dans une fourchette comprise entre 1,50 à 1,75 %. Censé calmer la spirale inflationniste, ce choix ne sera pas sans conséquences. Il s’agit du plus fort tour de vis monétaire depuis 1994.
Plus tôt, la Banque centrale européenne (BCE) avait fait savoir qu’elle mettra fin à son programme d’achats d’obligations de longue durée sur les marchés, et qu’elle prévoyait un relèvement de ses taux d’intérêt en juillet de 25 points de base. Première hausse depuis 2011 !
La Fed actionne le frein à main
La médiane des prévisions des membres du comité de politique monétaire de la Fed (le FOMC, Federal Open Market Committee) table désormais sur un taux directeur cible à 3,4 % en fin d’année, et à 3,8 % en 2023. Leurs prévisions de mars le plaçaient à 1,9 % en décembre 2022. Afin de saisir l’ampleur du tour de vis opéré par les politiques monétaires, rappelons que l’été dernier, les marchés anticipaient la première hausse de taux en… 2023.
« Le resserrement des conditions financières devrait tempérer la demande », a affirmé Jerome Powell lors d’une conférence de presse. Le président de la Fed a aussi précisé qu’une nouvelle hausse d’un demi-point ou de trois quarts de point était hautement plausible pour fin juillet. Les taux pourraient commencer à baisser à partir de 2024.
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La Réserve fédérale est donc décidée à conduire sa politique de resserrement monétaire en vue de limiter l’inflation, très mal encaissée par la population… alors que les élections de mi-mandat approchent.
Contrôler l’inflation galopante : l’espoir fait vivre ?
Outre-Atlantique, la hausse des prix à la consommation a atteint un rythme annuel de 8,6 % en mai, et s’est encore accélérée en juin. L’indice de référence (CPI) a augmenté de 1 % après une hausse de 0,3 % en avril, souligne Bloomberg.
Dans l’Eurozone, la dynamique inflationniste a atteint un record de 8,1 % sur un an, en mai, relate le Financial Times. Un sans-précédent depuis l’instauration de la monnaie unique. Un rythme quatre fois supérieur à l’objectif de 2 % assigné à la banque centrale.
Avec 5,2 % en rythme annuel, le chiffre français peut sembler moins mauvais que celui des pays voisins, mais ce résultat est en réalité dû aux boucliers tarifaires, notamment pour le gaz et l’électricité, qui ont limité l’inflation dans l’hexagone. Une déformation étatique de la structure des prix, qui s’est traduite par plus de vingt milliards d’euros de dépenses supplémentaires pour la seule énergie, conduisant à un nouvel alourdissement de la dette publique. Il est à noter que ce type de mesure ne fait que décaler le problème dans le temps.
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