Installer une pompe à chaleur, une fausse bonne idée ?


La pompe à chaleur est l’une des solutions les plus en vogue pour réduire sa facture de chauffage tout en réduisant l’empreinte carbone de son logement. Mais suffit-elle à vous faire économiser de l’énergie et à améliorer votre confort ?

Mieux maîtriser nos consommations d’énergie est devenu primordial, que ce soit d’un point de vue environnemental ou purement économique, face à la flambée des factures. Il s’agit même désormais d’un enjeu de souveraineté, au moment où la France et l’Europe tentent de se passer du gaz russe. Dans ce contexte, et alors que le secteur du bâtiment représente 44% de l’énergie consommée en France et près d’un quart des émissions nationales de CO2, la rénovation thermique des logements apparaît comme l’un des principaux leviers de sobriété. Or, c’est bien le chauffage qui concentre une large part de cette consommation et de ces émissions résidentielles (respectivement 67% et 78%)… et pèse logiquement le plus sur la facture des ménages. Il s’agit donc bien souvent du premier poste de travaux sur lequel l’attention se porte.

Depuis quelques années, une solution de chauffage a particulièrement le vent en poupe : la pompe à chaleur. Un système particulièrement vertueux puisqu’il est capable de valoriser l’énergie du sol, de l’air ou de l’eau pour chauffer l’habitat. “Pour un kilowattheure (KWh) d’électricité consommée, une pompe à chaleur restitue de 2 à 7 KWh de chaleur ‘empruntée’ à l’environnement”, schématise Dorémi, une entreprise de l’économie sociale et solidaire qui œuvre à rendre accessible les rénovations énergétique performantes. La pompe à chaleur constitue ainsi une alliée essentielle de la transition énergétique du parc immobilier. Les pouvoirs publics ne s’y sont d’ailleurs pas trompés et ont largement augmenté les subventions sur ce type d’équipement, que ce soit via l’aide MaPrimeRénov’ ou via le dispositif des Certificats d’économies d’énergie (CEE). Résultat : en janvier 2022, l’installation de pompes à chaleur était la deuxième opération CEE la plus plébiscitée.

Seule, elle ne suffit pas à améliorer le confort

Mais la pompe à chaleur doit-elle pour autant être installée dans tous les logements ? Non. “En tout cas pas à n’importe quelle condition”, prévient Camille Julien, responsable des équipes techniques et pédagogiques de Dorémi. “Bien posée et correctement réglée, la pompe à chaleur participe aux économies d’énergie, de la même manière que des chaudières à haut rendement. Mais elle ne suffit pas à elle seule à améliorer le confort et la performance du logement”, ajoute-t-elle. L’explication se trouve sous le capot. Le rendement de votre pompe à chaleur s’exprime par un coefficient (le coefficient de performance), qui correspond au rapport entre la chaleur produite et l’énergie consommée. Celui-ci dépend donc de l’écart qui existe entre les températures que votre système capte et celles qu’il restitue. Plus ce coefficient est élevé, moins vous consommez.

Limite du système : la température maximale que peuvent fournir les pompes à chaleur classiques est de 55 à 66°C. Elles sont donc équipées d’une résistance électrique d’appoint. “Or, plus il fait froid, plus la température de l’eau envoyée dans vos radiateurs est élevée : 80°C voire plus dans les bâtiments construits avant les années 2000”, souligne Dorémi. En résumé, plus il fait froid, plus ces résistances d’appoint sont mises à contribution, plus votre pompe à chaleur monte en régime… et plus vous consommez. Et tant pis pour les économies d’énergie espérées à l’investissement.

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