Les enjeux de demain : L’or, toujours une valeur refuge ?

Comme dirait Roger Gicquel, « la France a peur » ! Avec la crise sanitaire, les craintes dans l’économie s’accroissent. L’épargne se distille dorénavant entre nouveautés comme le bitcoin ou des valeurs sûres comme le livret A, l’immobilier ou les métaux précieux. Parmi la valeur préférée des Français, l’or qui culmine dorénavant à 50 000 euros le lingot d’un kilo.

Le PDG de Goldmarket.fr et expert en négoce de métaux précieux et pièces de monnaie, Rafik Makhlouf est sur un bon filon. Pour lui, il faut miser sur l’or. « On a une augmentation de 400% du prix en 20 ans et ce n’est pas prêt de se tarir. » En effet, comme lors des précédentes crises et notamment celles des subprimes de 2007, on revient à des valeurs sûres pour ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. L’attrait pour le métal jaune trouve ses sources dans cette volonté de se rassurer. « On parle de 3000 tonnes d’or dans les tiroirs des Français, soit près de 200 milliards d’euros. On est sur le même niveau que l’assurance-vie. Les Français aiment ce produit car il est classé second produit d’investissement après l’immobilier. On n’a pas trouvé de remplaçant à l’or ! »

Autre avantage certain : la fiscalité de l’or. Il n’est pas considéré comme un revenu. Il n’y a pas de TVA sur l’achat d’or. Aucune imposition n’est exigible et à la revente, seule une taxe de 11,5% est applicable sur le montant brut de la vente. Un produit dont l’attrait est presque aussi vieux que le monde. « Les pièces de monnaie, les créséides inventées par Crésus, existent depuis le 6ème siècle avant Jésus-Christ. Le maitre mot de ce marché est la stabilité. La production n’augmente pas beaucoup alors que la demande est à la hausse. C’est ce qui explique sa montée en puissance en ce moment.»

Produire n’est pas détenir !

Cet attrait pour le métal jaune est normal quand on sait que tout l’or du monde représente un cube de 30 mètres sur 30 ! Les Etats qui en possèdent les plus grandes réserves sont les Etats-Unis (8100 tonnes), l’Allemagne (3300 t), l’Italie (2450 t), la France (2430 t) et la Russie (2300 t). Il sert de garanties pour les emprunts. Du coté de la production, on retrouve le Canada, l’Australie et le continent africain. Un marché particulier où ceux qui détiennent l’or ne sont pas forcément les producteurs. « L’or d’Afrique est vendu en Europe, à Dubaï ou en Asie. Les plus gros acheteurs d’or sont les chinois et les indiens, notamment au moment des fêtes de Diwali et Dhanteras. Si les Africains gardaient leur or, ils seraient plus riches et surtout la crédibilité de leur Etat y gagnerait pour emprunter sur les marchés financiers. Seul l’Afrique du Sud conserve un peu de son or. »

Pour subir la « fièvre de l’or », il faut de grands investissements dans des mines énormes qui ont des conséquences sur l’environnement (utilisation du mercure, destruction de la biodiversité) et peuvent dans certains cas, provenir du travail des enfants ou de situations de conflits. « Chaque année, il y a 2000 tonnes produits. Ca n’augmente pas car on ne trouve pas de mines rentables. Il ne risque pas d’y avoir de découverte phénoménale. L’or « sale » est vendu dans des pays qui ne sont pas regardants sur la provenance, comme cela peut être le cas à Dubaï ou en Asie.»

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